Evasion à perpétuité

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 199 pages
Poids : 300 g
Dimensions : 13cm X 22cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-88241-299-7
EAN : 9782882412997

Evasion à perpétuité

de

chez B. Campiche

Paru le | Broché 199 pages

17.00 Indisponible

Quatrième de couverture

Margaux contemplait la mer, l'étendue de sa confession abreuvait ce qui naissait en elle. Une voix mourante, quelque part autour d'elle, s'amusait de ses tentations, de la fureur soudaine des vagues et du vent.

«Je vois la main d'Émile dans chaque tremblement, dans chaque frisson du temps, dans le frémissement de chaque instant. Ô ses fleurs d'indulgence et le Hêtre des années d'avant. Je comprends que la chose la plus infime porte son nom.»

Margaux avait couru de hardes en richesses jusqu'à cette nuit où la chaleur d'un songe l'avait éveillée dans l'éclat d'une lumière hivernale. Absorbée par des siècles de solitude qui se fondaient dans l'espace, elle retrouvait l'innocence gravée dans les visages de l'oubli. Penchée au bastingage, elle entendait les pas d'Émile qui allait et venait comme le flux et le reflux de la mer.

«Je me retourne, et parfois il est là, et d'autres fois, il y a seulement moi.»

Margaux rentrait chez elle. Suspendue aux cordes des nuages, elle se balançait entre hier et aujourd'hui, comme les goélands fendant le ciel, comme le frémissement de chaque instant.

Biographie

Né en 1950 à Péry-Reuchenette, Thierry Luterbacher vit à Romont, au-dessus de Bienne, dans la partie francophone du canton de Berne (Suisse).

Le village aimait Émile Typhon comme le fruit défendu. Le seul à ne pas avoir été à l'envers des rêves, le seul qui avait osé défier le rail tout tracé d'avance et braver la résignation qui éduquait les gens à coups de «à quoi bon, il n'y a rien à faire». Il avait rendu le village célèbre en devenant un mythe et même ceux qui ne juraient que par le droit chemin éprouvaient de la fierté en lisant les récits du roi de l'évasion dans le journal, en écoutant les nouvelles de la chasse à l'homme à la radio, en regardant au téléjournal la banque ou la bijouterie victime de son dernier braquage. Il était la vengeance du village et de l'insoutenable médiocrité du quotidien. Du plus humble au plus puissant, il suffisait de voir Émile Typhon pour l'aimer, il rendait les gens magnifiques et les persuadait que leur ordinaire était extraordinaire. Lorsque la «Bande de la cabane du Foyard» pensait une chose impossible, il y avait toujours eu Émile, le Fils du ciel, pour que tous croient que la vie s'invente à chaque pas.