Gourrama : un roman de la Légion étrangère

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 321 pages
Poids : 330 g
Dimensions : 13cm X 22cm
Date de parution :
EAN : 9782070763115

Gourrama

un roman de la Légion étrangère

de

chez le Promeneur

Paru le | Broché 321 pages

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traduit de l'allemand par Philippe Giraudon


Quatrième de couverture

Rédigé en 1928-1929, Gourrama accompagna en fait Friedrich Glauser tout au long de sa vie : la hardiesse de ses thèmes effrayant les éditeurs de l'époque et lui valant refus sur refus, l'écrivain ne cessa de retravailler son manuscrit, qui fut publié, dans une version censurée, l'année de sa mort. Il fallut attendre 1980 pour voir enfin paraître le texte dans son intégralité.

L'histoire difficile de ce livre - qui n'est pas sans refléter la destinée même de Glauser - est à la fois compréhensible et inexplicable, car si certains sujets abordés avec une absence de préjugés étonnante (l'homosexualité, le suicide) ont certainement choqué, la beauté et l'intensité du roman en font sans contexte un chef-d'œuvre - sans doute l'ouvrage le plus marquant d'un auteur essentiellement connu pour ses romans policiers, d'ailleurs eux aussi tout à fait hors norme.

Il est aisé de retrouver dans Lös, le héros du récit, des aspects de Glauser lui-même. L'expérience relatée va cependant bien au-delà du rappel, si frappant soit-il, d'un épisode autobiographique : le passage de Glauser dans la Légion étrangère.

Le lecteur qui chercherait une évocation des mœurs brutales et exotiques de ce mythique corps d'armée ne sera certes pas déçu, car le réalisme est poussé très loin dans ces pages. La vie militaire - comme toute vie humaine ? - est ici hantée par l'ennui, qui apporte le désespoir, la révolte, la destruction des autres et de soi-même. Pour la seule raison, semble penser Glauser, que la tendresse n'y a pas droit de cité. L'ordre de la Légion n'est que le revers d'un désordre, car il oblige les hommes non seulement à renoncer à leur nom - nul hasard à ce qu'un des personnages choisisse de s'appeler Tod, la mort, et perde la vie - mais aussi, et surtout, à méconnaître une nostalgie essentielle. La garnison de Gourrama se transmue ainsi avec le recul du temps et sous le filtre de la mémoire en un lieu symbolique, un monde extrême où les soldats grossiers et bagarreurs tirent peureusement dans la nuit leurs matelas dehors, et les rapprochent, afin d'échapper au sentiment d'une solitude où leur sommeil ressemble à la mort.

Biographie

Friedrich Glauser est né en 1895 et mort en 1938. De séjours en hôpitaux et asiles à deux années dans la Légion étrangère, il connut une vie mouvementée, qu'il présenta lui-même dans ces termes : «Né en 1896 à Vienne de mère autrichienne et de père suisse. Grand-père paternel chercheur d'or en Californie (plaisanterie mise à part), grand-père maternel conseiller aulique (beau mélange, non ?). Ecole élémentaire, trois ans au Gymnasium de Vienne. Puis trois ans à Glarisegg. Enfin trois autres au collège de Genève. Mis dehors peu avant le baccalauréat parce qu'il avait écrit un article littéraire sur un volume de poésies d'un professeur. Passe l'examen à Zurich. Un semestre de chimie. Puis le dadaïsme. Mon père voulait me faire interner et placer sous tutelle. Fugue à Genève... Interné un an à Münsingen (1919). Fugue, un an à Ascona. Arrêté à cause de la morphine. Renvoyé de l'autre côté. Trois mois à Burghölzi (contre-expertise parce qu'on avait dit à Genève que j'étais schizophrène). Entre 1921 et 1923, Légion étrangère.»

De Friedrich Glauser, Le Promeneur a déjà publié L'inspecteur Studer, Les premières affaires de l'inspecteur Studer et Studer et l'affaire du Chinois, Krock & Co, Studer et le caporal extralucide, Le thé des trois vieilles dames, Le royaume de Matto et Morphine.

Du même auteur : Friedrich Glauser