Paru le 05/09/2005 | Broché 255 pages
Tout public
illustrations St Léo | montages d'Allan Geordy
Nos ancêtres auraient eu, à s'y méprendre, plus de coeur que de tête. Ils avaient, plutôt, autant de tête que de coeur. Ils avaient aussi autant d'oreilles que de bouches. Ils parlaient et parlaient sans fin ni cesse: pour le plaisir autant que pour l'enrichissement des fines ouïes inlassablement tendues. Mais leurs bavardages n'étaient pas toujours inutiles: afin d'apprendre à leurs enfants à s'intégrer dans la société, de dénoncer les vices humains, ils leur parlaient un langage absurde, contraire au bon sens, car aux êtres privés de voix ils donnaient la parole, et aux choses inanimées ils faisaient accomplir de grandes actions. Se refusant délibérément au jeu des abstractions, ils recouraient volontiers au style figuré... Les sociétés à forte imagination ont inventé des contes, (mais quel peuple, du reste, n'a ses contes?) C'est-à-dire des récits fantastiques dont les actions se déroulent et dont les personnages évoluent dans un monde irréel. À noter que ces personnages sont, la plupart du temps, moins des personnes humaines que des animaux ou des oiseaux doués de parole et de raison...
Patrice Lhoni est né en 1930 à N'zungui, district de Boko dans le sud de Brazzaville en République du Congo, celui que les Congolais connaissaient sous le patronyme de Lhoni s'appelait en réalité Mwa N'kalu, littéralement Petite Calebasse (tant il était fragile à la naissance comme peut l'être une calebasse). Il est mort en 1976 des suites d'un accident de la circulation à Brazzaville. Il était alors chef du Service Culturel de la ville de Brazzaville.