Paru le 05/09/2005 | Broché 193 pages
Tout public
L'usage du proverbe dans la langue courante n'est pas particulièrement caractéristique des langues bantu. Tous les peuples possèdent chacun ses proverbes, cette espèce de sentence qui exprime en peu de mots, et en général sous une forme allégorique, une vérité d'un grand sens, cette forme aussi vieille que le monde, et qu'on appelle la sagesse des peuples.
Mais l'emploi de proverbes abonde plus qu'ailleurs dans les parlers bantu. Des raisons psycho-socio-culturelles expliquent cette abondance. Ne voir donc dans l'emploi du proverbe qu'une simple fantaisie de l'esprit serait fort préjudiciable au dialogue ou à son intelligence.
Si le langage, caractéristique, comme le rire, de la supériorité de l'homme sur l'animal, constitue l'élément essentiel de nos communications avec nos semblables, il convient cependant, au lieu d'une locution plate et fade, de faire usage, à bon escient, de tournures particulières qui procurent de la vigueur pour frapper, saisir, maîtriser et favoriser l'entendement. Autrement dit, il faut savoir enrichir son parler, l'assaisonner, pour ainsi dire, comme un bon cordon-bleu sait condimenter sa sauce! Car des formulations vagues ou banales manquent de verve pour l'efficacité du dialogue. Dans ce dessein, l'usage veut, chez nous, que nous recourions à un style imagé: le proverbe.
Patrice Lhoni est né en 1930 à N'zungui, district de Boko dans le sud de Brazzaville en République du Congo, celui que les Congolais connaissaient sous le patronyme de Lhoni, s'appelait en réalité Mwa N'kalu, littéralement Petite Calebasse (tant il était fragile à la naissance comme peut l'être une calebasse). Il est mort en 1976 des suites d'un accident de la circulation à Brazzaville. Il était alors chef du Service Culturel de la ville de Brazzaville.