Collection(s) : Espaces, frontières, métissages
Paru le 31/03/2015 | Broché 283 pages
Professionnels
Dans le champ des sciences humaines et sociales, le concept d'autochtonie est soit utilisé dans des contextes très particuliers, soit totalement ignoré. L'expression « peuple autochtone » est universellement connue, mais une notion aussi précieuse que le « capital d'autochtonie » demeure confinée dans le domaine de la sociologie.
La définition de l'autochtonie est simple : le mot désigne le fait d'être originaire de la terre où l'on vit. Mais il concerne moins le devenir de l'individu que la dynamique des groupes. « Être originaire » peut recouvrir plusieurs interprétations, qui renvoient à une multitude de critères, donc de débats, de conflits. Car on ne revendique son autochtonie que par opposition à ceux que l'on désigne comme des étrangers ou des allogènes, autrement dit des inférieurs. L'autochtonie est censée ouvrir des droits, légitimer des clivages. Elle est manipulée à l'intérieur même des groupes comme une machine de guerre à fabriquer de la hiérarchie, des inégalités.
Les études rassemblées ici viennent d'horizons divers : anthropologie, histoire, art contemporain, droit, science politique... À travers la variété des questionnements, elles témoignent de la richesse et du potentiel du concept d'autochtonie : Olfa Ben Achour, Pierre Berté, Bernard Cherubini, Maurice Daumas, Laurent Dornel, Patricia Heiniger-Casteret, Abel Kouvouama, Cendrine Lagoueyte, Idrissa Mané, François Michel, Michael Parsons, Thomas Pierre, François Quantin, Evelyne Toussaint.