Collection(s) : Histoire des sciences humaines
Paru le 18/01/2010 | Broché XIV-272 pages
Public motivé
préface Dominique Julia
L'enseignement et les sciences
Que représente le choc de la guerre de 1914 en matière de politique de l'éducation ? D'une part, afin de prolonger la fraternité née de la guerre et jugeant que l'enseignement doit être un moteur pour la reconstruction du pays, les Compagnons de l'Université nouvelle militent pour l'école unique en supprimant les barrières entre l'enseignement primaire gratuit et l'enseignement secondaire payant. Celle-ci d'objectif démocratique se voudra fondée sur la méritocratie. D'autre part, est réclamé le retour à la prééminence dans le secondaire des humanités classiques, jugées caractéristiques de « l'esprit français » dans une opposition qui est faite avec « la culture germanique ». Aucune mesure d'ensemble n'est mise en oeuvre pour réaliser l'école unique. Seules des mesures transitoires sont adoptées. La réalisation du deuxième objectif conduit à la suppression de filières spécialisées et l'adoption du principe de l'égalité scientifique, mais le constat des effets néfastes de cette organisation conduit à son abandon au bout de deux décennies. Au coeur des débats se trouve posée la question du rôle et de la place des sciences dans la formation générale.
Ancienne élève de l'École normale supérieure (Sèvres), Nicole Hulin est titulaire de l'agrégation masculine de physique, d'un doctorat et d'une habilitation de l'École des hautes études en sciences sociales. Maître de conférences honoraire à l'Université Paris VI et chercheur au Centre Alexandre Koyré, ses travaux portent sur l'histoire de l'enseignement scientifique aux XIXe et XXe siècles.