Collection(s) : Autres regards
Paru le 15/10/2014 | Broché 745 pages
Public motivé
« Pour réussir le formidable pari d'une conscience de soi qui ne soit plus responsable devant une instance sacrée - Dieu, la Loi, le Tout -, mais devant elle-même, qui ose se prendre pour siège de sa propre volonté, affronter les mystères du monde et survivre au choc de sa propre liberté, il aura fallu que l'Europe intègre en une équation unique toutes les esquisses d'individualité ébauchées par l'humanité avant elle [...]. » (Mahmoud Hussein)
Quelle fresque passionnante que celle peinte par un islam tour à tour, au fil du temps et des lieux, somptueux et fontaine de savoir, guerrier et conquérant, tolérant et généreux, asservi et meurtri, cruel et oppresseur, hospitalier et ouvert, fermé et hostile... Un chatoiement de couleurs tour à tour vives et fraîches, sombres ou ternes.
Si le Divin est unique, les hommes excellent à le morceler en fractions contrastées à l'infini, compartimentant à l'envi l'humanité. Et le sacré ne se négociant décidément pas, la dynamique des guerres y trouve une source idéale et intarissable.
Jamais une société articulée sur un sacré détenteur de la Vérité unique ne pourra s'ouvrir à la liberté d'expression plénière, une liberté par essence agent de relativisation de toutes les thèses, y compris celles considérées comme « sacrilèges ». Pour une religion, ces pensées hérétiques sont autant de larves déposées dans le fruit de son sacré, et le rendent impur à la consommation.
Briser les prisons des certitudes antagonistes, rompre les enfermements cloisonnés, les ouvrir à l'évasion libre des esprits est la seule méthode de vivre « l'ensemble acceptable » pour l'humanité.
« La liberté de conscience et d'expression est un acquis occidental incontesté et incontestable. Une avancée et un progrès philosophico-moral réels de notre humanité. Leur élan doit être irréversible. Le droit à la création intellectuelle et artistique participe de cette liberté. Toute concession dans ce domaine ne rendrait pas service à ce qui fait l'être humain : la liberté. Nous devons alors tous défendre et universaliser cette valeur cardinale. [...] Rien ne justifie la violence pour contester une liberté d'expression, aussi blasphématoire ou insultante soit-elle. Les textes et le droit canonique musulman interdisent l'usage personnel et individuel de la violence. »
(Tarek Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux.)
Comme Les mondes du sacré, le livre précédent de Jacques Rifflet, L'islam dans tous ses états est la somme d'une vie de voyages, d'enseignements, de recherches et de rencontres.
Ce livre est composé de deux parties :
Jacques Rifflet, est Docteur en Droit et diplômé en Sciences politiques de l'Université libre de Bruxelles.
D'abord avocat près la Cour d'Appel de Bruxelles, il est ensuite journaliste et éditorialiste à la Radiotélévision belge où il couvre l'actualité et est en charge de grands reportages internationaux. Frappé par l'importance des facteurs religieux dans l'analyse des faits politiques, il décide d'élargir son champ d'investigation et de connaissances à l'étude approfondie des religions.
Devenu professeur dans l'enseignement de niveau universitaire, il enseigne le Droit, la Politique internationale et l'Analyse des facteurs religieux et dirige à Bruxelles le Centre d'Étude des Relations européennes et internationales.
Conférencier réputé, il participe à de nombreux colloques et ne cesse d'enrichir son savoir théorique par une remarquable connaissance du terrain.
En avril 2002, il est l'invité d'Edmond Blattchen, dans l'émission phare de la Radiotélévision belge « Noms de dieux », également diffusée sur la chaîne francophone internationale TV5.
En 2003, il est engagé comme consultant exclusif par une grande chaîne de télévision pour couvrir le conflit irakien. Il continue à commenter les événements politiques dans les médias.
Son expérience du politique et du religieux est telle qu'il est choisi, en 2004, pour présider en Belgique la « Commission des Sages », groupant 30 spécialistes chargés de faire rapport sur le statut du temporel et du spirituel. En 2005, il devient membre de la « Commission gouvernementale du Dialogue interculturel ». Ces deux instances ont remis leur rapport entre les mains du gouvernement en mai 2005.
En 2007, à la demande de l'Union européenne, il préside un Groupe d'experts chargés de rédiger un rapport portant sur les principes conditionnant la bonne gouvernance des médias dans les pays d'Afrique.