Paru le 07/01/2010 | Broché 121 pages
traduit de l'italien par Olivier Favier
Je suis mort cette année. Tout le monde voulait mourir cette année. Quand on a vécu jusqu'à aujourd'hui, on a vu tout ce qu'on pouvait voir. On a vu les chiens dans l'espace, les hommes sur la Lune et un robot à roulettes sur Mars. On a vu exploser New York, Londres et Madrid et pas seulement Kaboul et Bagdad. On a vu l'oeuf Kinder transformer chaque jour de l'année en des Pâques infinies. On a vu le lait en poudre, le vin en tetrapak et les fraises au vinaigre. Tout le monde voulait mourir cette année parce qu'à partir de l'année prochaine, on ne verra plus rien de nouveau. Le monde se répétera comme la rediffusion d'une émission déjà passée sur les ondes. Le futur sera un résumé des épisodes précédents. À partir de demain, même l'extermination sera un spectacle ennuyeux. Je suis né dans les années soixante.
Né à Rome en 1972, Ascanio Celestini s'est imposé, avec notamment Radio clandestine et La Fabbrica, comme une figure majeure du théâtre italien. Dans La Brebis galeuse, son premier roman, il s'attaque, dans la lignée de Pier Paolo Pasolini et Dario Fo, à un monde où tout se consomme. Sauf la peur.