Collection(s) : Le rouge & le noir
Paru le 02/05/2024 | Broché
traduit du japonais par René de Ceccatty
Un pays dévasté où les journées se passent pour les uns et les autres à chercher un emploi, un toit, de la nourriture. On entend voler des avions américains, comme s'ils allaient tomber sur la maison. Certains hommes sont partis se battre dans une guerre que l'on ne comprend pas. D'autres ont tenté l'aventure de travailler dans les terres conquises de Mandchourie. Des enfants, des épouses, des amis ont disparu. Journaux intimes, souvenirs, nouvelles réalistes, contes pour enfants alternent pour évoquer ce monde cruel.
Et pourtant, dans cette ambiance de désolation, une forme étrange de sérénité, comme si les destinées individuelles comptaient moins que le moindre moment de beauté ou qu'un sourire de bonté sur un visage. Comme si seul importait ce chant mystérieux de la flûte pour éviter de « perdre l'espoir, quelle que soit l'adversité ».
Fille de marchands ambulants du sud du Japon, Fumiko Hayashi (1903-1951) est l'une des figures les plus attachantes de la littérature japonaise moderne. À 18 ans, elle monte à Tokyo où elle découvre les avant-gardes artistiques, se fait tour à tour pour subsister ouvrière à la chaîne, vendeuse, serveuse, entraîneuse, chanteuse de cabaret et entretient des liaisons avec peintres, acteurs et écrivains. En 1930, la publication de Hôrôki (Vagabonde, Vendémiaire, 2022), journal romancé de sa jeunesse bohème, lui vaut une célébrité immédiate qui lui permet de voyager en Chine et en France, puis de devenir correspondante de guerre en Mandchourie et en Indonésie. Après la défaite, elle publie ses plus grands chefs-d'oeuvre (Nuages flottants, Le repas), qui seront adaptés au cinéma par Mikio Naruse.
