Collection(s) : Economie et développement
Paru le 02/04/2005 | Broché 287 pages
Public motivé
La pauvreté, tout le monde connaît. Mais qui peut témoigner des réalités qui se cachent derrière la certitude des chiffres avancés et tacitement acceptés? Les représentations mathématiques de la pauvreté sont-elles aussi indiscutables qu'il y paraît? La pauvreté peut-elle être réduite à ces seules synthèses statistiques? Tout ceci conduit finalement à la question essentielle: n'est-il pas devenu nécessaire de parler de pauvretés plurielles plutôt que d'une pauvreté que l'on voudrait singulière pour les facilités de l'analyse?
S'agissant de certitudes, cet ouvrage en énonce deux et les démontre à partir de l'étude du cas du Sénégal. La première est que les représentations mathématisées, considérées un peu trop rapidement comme objectives, recouvrent en fait des réalités beaucoup plus contrastées. Par des analyses méthodologiques rigoureuses, il est ainsi démontré que les formulations retenues pour la transcription des pauvretés monétaire et humaine peuvent être discutées et que les représentations de la réalité qui en sont tirées peuvent être contradictoires. La seconde est que, au contact des réalités locales, il s'avère que la pauvreté vécue se décline en des termes très différents de celle analysée et conceptualisée par les experts.
Face à un phénomène aussi complexe, la conclusion est que seule la combinaison de différentes approches allant de l'économétrie à l'anthropologie culturelle, des avis d'experts aux voix des pauvres, peut permettre d'en dessiner une représentation qui soit à la fois la plus fidèle et, surtout la plus utile afin de mieux l'affronter.
Jean-Paul Minvielle, économiste de l'IRD, travaille en Afrique de l'ouest, et particulièrement au Sénégal, depuis 1975. Il a effectué de nombreuses missions d'expert pour des organisations internationales européennes et des Nations unies.
Amadou Diop, géographe, enseignant-chercheur de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar est coordonnateur principal du GERAD et membre de l'assemblée générale de SOS Faim Belgique.
Aminata Niang, géographe, enseignant-chercheur de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, est coordinatrice adjointe du Gérad. Tous deux s'investissent particulièrement dans la construction de synergies entre la recherche universitaire et les actions de lutte contre la pauvreté dans l'ensemble du Sénégal.
