Paru le 01/07/2006 | Broché 153 pages
traduit de l'allemand par M. V.
« En outre, il est certain que tout plaisir, dans la mesure où il découle d'une source morale, améliore moralement l'homme, et qu'alors l'effet doit redevenir cause. Le plaisir face au beau, au touchant, au sublime, fortifie nos sentiments moraux, tout comme le plaisir qu'on éprouve face à la bienfaisance, à l'amour, etc., favorise ces inclinations. Et de même qu'un esprit joyeux est le sort assuré d'un homme moralement excellent, de même l'excellence morale est volontiers la compagne d'un coeur joyeux. Aussi l'art ne produit son effet non pas en ce qu'il réjouit par des moyens moraux, mais en ce que le plaisir lui-même, apporté par l'art, devient un moyen en vue de la moralité. »
(Friedrich Schiller, De la cause du plaisir que nous prenons aux objets tragiques, 1792)
Né en 1759 à Marbach, Friedrich Schiller, fils d'un père militaire, jouira de la protection du duc de Würtemberg, ce qui lui permettra de faire ses études à l'académie militaire de Karlsschule. Après y avoir étudié le droit puis la médecine, il devient pour peu de temps médecin militaire à Stuttgart. Après la publication et la représentation de son premier drame, Les Brigands (1781), il ne tarde pas à quitter l'armée et devient poète de théâtre à Mannheim, puis professeur d'histoire et de philosophie à léna, où il rencontrera sa future femme, Charlotte von Lengefeld. C'est durant la même époque qu'il rencontre Goethe à Weimar, avec lequel il se liera d'amitié. Celle-ci sera la source d'une fructueuse collaboration et d'une correspondance abondante entre la trente-cinquième et la quarante sixième année de Friedrich. Il meurt de maladie le 9 mai 1805 à Weimar, alors qu'il travaillait à son dernier drame, Démétrius.
