Collection(s) : Les chronologies de Maurice Griffe
Paru le 24/11/2004
Tout public
Depuis la "Russie Kievienne" (IXe - XIIIe siècle), l'Ukraine est considérée comme le véritable foyer fondateur de la Russie. Appelée "Petite Russie" par opposition à la "Grande Russie" (autour de Moscou) et à la "Russie Blanche" (Biélorussie), elle est finalement conquise par les tsars moscovites qui vont, avec le temps, chasser les Suédois, les Polonais au Nord-Ouest et surtout les Turcs Ottomans au Sud pour constituer, après la conquête coloniale de la Sibérie, un immense empire de la Baltique et Mer Noire au Pacifique.
La guerre de 14-18 qui va aboutir à l'effondrement des empires centraux, provoque en Russie une révolution qui va bouleverser l'équilibre mondial. Les théories de Karl Marx et de Lénine, puis celle de Staline, vont être mises en application de 1917 à 1989. L'U.R.S.S. entraînée malgré elle dans la seconde guerre mondiale, dont elle a permis le déclenchement (pacte germano-soviétique de 1939), est, paradoxe et circonstances de l'Histoire, puissamment aidée par l'Amérique et l'Angleterre contre le nazisme. Après la victoire de 1945, ce sera l'apothéose du communisme dans l'Europe de l'Est et en Asie. En 1989 les Russes sont les premiers surpris de la soudaineté avec laquelle s'écroule leur régime et la perte d'une grande partie de ce qu'ils considéraient comme leur territoire, de l'Ukraine à l'Asie Centrale.
La Russie, où, selon son nouveau nom officiel, la fédération de Russie, demeure après l'éclatement de l'U.R.S.S., le plus grand état du monde (17 millions de km2) avec d'immenses ressources. Elle conserve une position géopolitique clé du Pacifique à l'Europe. Mais elle doit retrouver une identité et redéfinir ses équilibres internes. Son découpage administratif est complexe (25 républiques autonomes, 7 arrondissements, 6 territoires, 49 régions). Elle doit composer avec les territoires perdus devenus ses principaux voisins (Ukraine, Biélorussie, Kazakhstan...). En proposant, bien timidement au départ, de s'engager dans la voie des réformes économiques, Gorbatchev et son entourage ne soupçonnaient pas l'ampleur de la tâche à accomplir ni le poids des résistances à surmonter et finalement l'abandon du système communiste.
