La société du mérite : idéologie méritocratique et violence néolibérale

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 225 pages
Poids : 268 g
Dimensions : 13cm X 21cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-35687-108-4
EAN : 9782356871084

La société du mérite

idéologie méritocratique et violence néolibérale

de

chez le Bord de l'eau

Collection(s) : Les voies du politique

Paru le | Broché 225 pages

Public motivé

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préface par Alain Caillé et Philippe Chanial


Quatrième de couverture

La société du mérite

Aimerions-nous vivre dans une société où, comme le suggérait Nicolas Sarkozy en 2006, « tout se mérite, rien n'est acquis, rien n'est donné » ? Certes le mérite n'est pas sans lien avec la démocratie. Mais il est aujourd'hui l'objet d'un détournement qui en fait surtout - cet essai se propose de le montrer - l'outil de circonstance du néolibéralisme.

Autrefois vertu publique, le mérite se prétend désormais mesure de la valeur individuelle indexée sur l'effort. Ainsi est-il communément convié pour justifier non seulement les distinctions sociales, mais aussi chaque situation particulière, notamment les situations difficiles. Il en vient à rendre compte des épreuves comme du signe d'une défaillance. Chômage, maladie, rupture... voilà ce qui attendrait ceux qui ne font pas les efforts nécessaires pour les éviter. Nous entraînant à justifier l'injustifiable, le mérite ne met-il pas dès lors sa logique au service de la violence néo-libérale, qu'il pare d'un voile de légitimité ?

Placé sous la double référence à Hannah Arendt et au paradigme du don, attentif aux liens entre mérite et reconnaissance, cet ouvrage avance que la force d'attraction du mérite réside dans le rempart fantasmatique qu'il constitue contre la précarisation généralisée : plus nous croyons au mérite, plus nous nous sentons assurés que nos efforts nous protègent. Face à la violence néolibérale des dominants, le mérite alimente alors une autre violence : celle du corps social tout entier, qui, pour conjurer l'angoisse de l'exclusion et de l'invisibilité sociales, stigmatise et décuple la souffrance en la déclarant méritée. Sous les apparences accortes du bon sens, cette société du mérite généralisé ne risque-t-elle pas de nous entraîner dans une impasse ?

Biographie

Professeur de philosophie en lycée, Dominique Girardot a publié deux articles remarqués dans la Revue du M.A.U.S.S. : « Devons-nous mériter notre salaire ? » (2007), et « Les Apories du mérite » (2008).