La substantivation de l'infinitif en français : étude historique

Fiche technique

Format : Relié
Nb de pages : 384 pages
Poids : 720 g
Dimensions : 15cm X 22cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-7453-1753-7
EAN : 9782745317537

La substantivation de l'infinitif en français

étude historique

de

chez H. Champion

Collection(s) : Bibliothèque de grammaire et de linguistique

Paru le | Relié 384 pages

Professionnels

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Quatrième de couverture

Engagée par une introduction substantielle qui rassemble les principaux paramètres à l'oeuvre dans le processus de substantivation de l'infinitif, replacé en particulier dans l'ensemble typologique des langues romanes, pour aboutir à une grille d'analyse distinguant ses différents degrés, la présente étude, reposant sur un très large corpus d'exemples, en suit l'évolution dans l'histoire du français.

En dehors d'un noyau d'infinitifs lexicalisés qui perdurent, pour l'essentiel, jusqu'à nos jours, l'ancienne langue française substantive facilement les infinitifs, pourvus ou non de leur rection verbale, dans une large palette de constructions et de schémas narratifs privilégiés, pour en faire le thème d'une proposition comme reprise économique d'un procès antérieur, mais aussi cataphoriquement dans des énoncés sentencieux ou définitoires, certains auteurs en faisant par ailleurs un des éléments de leur style. Si, en moyen français, des restrictions tendent à limiter syntaxiquement la substantivation des infinitifs, il en est encore fait un usage assez large, consigné dans la grille qui leur est appliquée, certains auteurs en faisant des mots-clés de leur esthétique. La substantivation de l'infinitif n'est pas moins vivace à la Renaissance, sous l'influence italienne en particulier, dans la mouvance de la Pléiade, et dans la pratique de la traduction, des auteurs en faisant un usage tout à fait remarquable, tel Montaigne. La période classique, confirmant la tendance à la catégorisation morphologique qui écarte le français d'autres langues romanes, marque un coup d'arrêt au phénomène, la rection verbale de l'infinitif substantivé étant alors quasiment exclue. Si l'emploi se raréfie au cours des deux siècles suivants, une reviviscence de l'infinitif substantivé est engagée depuis le début du XXe siècle : il devient un outil majeur de la langue philosophique, surtout sous l'influence de l'allemand au départ, sans doute, mais il se répand rapidement dans bien d'autres domaines techniques et pratiques. Ce sont alors ses capacités d'abstraction et de dynamique du procès qui sont exploitées, en concurrence avec la montée des formes en -ance, sous l'effet d'une mode « intellectualisante ».

La substantivation de l'infinitif n'est donc pas un phénomène marginal dans l'histoire du français, mais par ses multiples possibilités d'exploitation elle en accompagne l'évolution, dont elle est un élément révélateur, au sens photographique du terme.

Biographie

Claude Buridant est professeur émérite à l'Université Marc Bloch de Strasbourg.