Collection(s) : Collection Monde
Paru le 14/01/2008 | Broché 157 pages
Tout public
Dans l'immense pagaille qui suit la Libération, Marseille voit affluer des milliers d'hommes et de femmes qu'il faut abriter momentanément des regards indiscrets, travailleurs vietnamiens placés sous haute surveillance en ce début de guerre d'Indochine, Juifs, rescapés des camps d'Europe centrale ou venus du Maghreb, en quête de la Terre Promise... Pour les accueillir, Fernand Pouillon va édifier, entre la prison des Baumettes et le village de La Cayolle, des "drôles de baraques" en forme de tonneaux, qui sont à l'origine du camp du Grand Arénas. Camp isolé par des murs ou des barbelés, et dont le nom varie au fil des années : camp Vietnam fermé en 1948, Enclave juive, où passeront jusqu'en 1966 des milliers de "transitaires".
Le camp se révèle insuffisant pour abriter les nouveaux arrivants, "squatters" de toutes origines qu'il convient de reloger, travailleurs immigrés, Gitans. Les baraques et les cités édifiées à la hâte se dégradent rapidement. Dans cet espace d'entassement et de misère, se crée pourtant un monde solidaire, dont le souvenir resurgit aujourd'hui dans les mémoires croisées qu'évoque cet ouvrage.
Emile Temime est professeur émérite d'histoire contemporaine à l'université de Provence et directeur du groupe d'histoire des migrations à l'Ecole des hautes études en sciences sociales.
Nathalie Deguigné, historienne, travaille actuellement au Centre social de Servières à Marseille, et danse chez la chorégraphe Réjane Losno.