Collection(s) : Cadre vert
Paru le 18/10/2012 | Broché sous jaquette 215 pages
traduit de l'espagnol (Argentine) par Gabriel Iaculli
Nouvel opus du génial Martin Kohan, figure incontournable des lettres argentines contemporaines, Le conscrit est un roman glaçant, virtuose, nécessaire.
Roman froidement clinique du glissement d'un jeune conscrit "ordinaire", en 1978, vers le soutien aveugle, cruel et acharné à la dictature militaire argentine, c'est un récit bref, cinglant, brillament rôdé, huilé comme une mécanique inévitablement fatale.
Un texte brillant d'intelligence, élaboré et traduit à la perfection.
Buenos Aires, juin 1978. Un conscrit lit le message téléphonique qu'il doit transmettre de toute urgence au capitaine Mesiano, le médecin militaire dont il est le chauffeur, parti assister à un des matchs de la Coupe du monde de football. Il s'agit d'une question terrible, brutale, posée par un autre médecin militaire, et dont dépendent la vie d'une prisonnière et celle de son bébé. Après avoir corrigé une faute d'orthographe et soucieux de bien accomplir son devoir, le conscrit parcourt la ville à la recherche de son chef pour qui il s'est pris d'affection et dont il admire les valeurs morales d'ordre et d'obéissance. Le contenu de la question posée n'éveille en lui aucune interrogation, de même qu'il reste aveugle à la violence qui règne en dehors des murs du stade où se déroule la fête sportive, et sourd à un autre message, celui de la prisonnière qui le supplie d'alerter sa famille et un avocat.
Construit comme une froide mécanique mathématique, le roman de Martín Kohan est un des plus grands textes littéraires jamais écrits sur ce qui conduit un individu ordinaire à intérioriser la violence politique et à prendre parti pour la répression.