Le militaire philosophe ou Difficultés sur la religion proposées au père Malebranche, père de l'Oratoire par un ancien officier

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 142 pages
Poids : 132 g
Dimensions : 11cm X 18cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-84967-050-7
EAN : 9782849670507

Le militaire philosophe ou Difficultés sur la religion proposées au père Malebranche, père de l'Oratoire par un ancien officier

de ,

chez CODA

Collection(s) : Coda poche

Paru le | Broché 142 pages

Public motivé

Poche
10.20 Indisponible

texte établi par Jean-Pierre Jackson


Quatrième de couverture

Le Militaire philosophe du baron D'Holbach et de Jacques Naigeon n'avait pas été réédité depuis 1770.

Lorsque les auteurs écrivent : «L'ouvrage que nous donnons existait depuis fort longtemps en manuscrit dans les bibliothèques de plusieurs curieux», ils font allusion aux Difficultés sur la religion proposées au père Malcbranche de Robert Challe (1659-1721), manuscrit circulant vers le milieu du XVIIIe siècle. Challe est déiste, convaincu de l'éternité de Dieu et de l'immortalité de l'âme. D'Holbach et Naigeon sont de conviction contraire mais sont séduits par l'apparente simplicité du questionnement et l'efficacité du procédé d'exposition. Ils retitrent le texte, et le transforment en un pamphlet athée qui va circuler sous le manteau, alimentant la «crise de conscience européenne» anticipatrice de la Révolution française.

«Si ayant l'honneur de vous voir, mon Révérend Père, je me plaignais d'avoir trouvé un grand embarras sur le pont Notre-Dame, vous me croiriez aisément. Si je disais qu'il y a eu vingt personnes de blessées, vous pourriez me croire, malgré votre étonnement. Si j'ajoutais que de ces vingt personnes cinq ont eu l'oeil droit crevé, cinq l'oeil gauche, cinq le bras cassé, et cinq la jambe, vous commenceriez alors à ne point me croire du tout.

Mais que serait-ce donc si j'ajoutais encore que j'ai soufflé sur tous ces gens là et qu'ils ont été guéris ? Que serait-ce si je vous disais que j'ai pris un carrosse d'une main et que je l'ai enlevé pour laisser passer les autres, et si je concluais de là que vous me devez du respect, de la considération, une obéissance aveugle, à moi et à tous ceux qui porteront un tel habit ? Acquiesceriez-vous à mes lois ? Vous rendriez-vous à mon témoignage, sous le faux et vain prétexte que vous m'avez bien cru lorsque je vous ai parlé de l'embarras que j'avais rencontré ?

Certainement vous me traiteriez de fou. Et si votre patience allait jusqu'à me répondre, vous me diriez que vous avez cru ce qui était croyable et non ce qui est une fable, que vous avez cru ce que vous n'aviez aucun intérêt de soupçonner de faux, et non ce qu'il vous serait onéreux de croire sans fondement et sans profit pour vous.»