Collection(s) : Théôria
Paru le 17/06/2021 | Broché 282 pages
Public motivé
préface Fabrice Hadjadj
Le recours à la tradition
Dans le contexte d'une modernité en déroute, l'auteur, sociologue de son état, appelle au recours à la Tradition, celle du « pérennialisme » : « ce qui était cru par tous, toujours et partout». Non pas par nostalgie du passé, mais parce que les principes qui fondent le « inonde moderne » - individualisme, croyance au Progrès, « désenchantement du monde » rationaliste - sont, pour paraphraser Chesterton, des « idées chrétiennes devenues folles ».
À bien des égards la modernité est la fille révoltée du christianisme. C'est pourquoi il a été plus facile à l'Église « d'aller aux barbares » que de résister à ses propres hérésies. A la fin du XXe siècle, la pastorale ne s'est pas contentée de « s'adapter » au monde, mais semble s'être massivement ralliée aux hérésies de la modernité.
Le monde passe ; aussi le ralliement de l'Église à la « religion séculière » prométhéenne qui domine notre temps est le plus inefficace parce que cette religion est elle-même en déclin. La Tradition n'est pas le culte des cendres, mais la préservation du feu. Avec la postmodernité, y recourir est la plus probable arche de salut pour passer le naufrage annoncé de la modernité.
Michel Michel, sociologue, Maître de Conférences à l'Université des Sciences Sociales de Grenoble, ancien attaché de recherches à la Fondation Nationale des Sciences Politiques (CERAT), membre du Centre de Recherches sur l'Imaginaire et du comité de redaction de la revue Politica Hermética. Il est l'auteur de nombreuses études et contributions parues dans diverses publications, dont : Les communautés : une question posée à la France, préface de Michel Maffesoli ; « Le retour des clercs et la religion prométhéenne » ; « Sciences et tradition : la place de la pensée traditionnelle au sein de la crise épistémologique des sciences profanes » (Cahier de l'Herne : René Guenon).