Collection(s) : Lignes de vie d'un peuple
Paru le 06/04/2017 | Broché 156 pages
Tout public
Les Finlandais
En 2017, la Finlande fêtera le centième anniversaire de sa création !
Encore trop peu connus, les Finlandais survivent, existent et créent depuis des millénaires sur cette terre de Finlande, la plus septentrionale d'Europe. « Comment peut-on être finlandais ? » dans une Finlande des extrêmes, terre de températures polaires et caniculaires, contrée de libéralisme et de dirigisme économique, pays de tenaces traditions démocratiques et du nationalisme le plus dur, nation de fortes femmes et de machos entêtés...
Quelques Finlandais célèbres, Jean Sibelius, Paavo Nurmi, Akseli Gallen- Kallela, Urho Kaleva Kekkonen, Ari Vatanen, Mika Häkkinen, Jorma Ollila ou Sofi Oksanen, ont attiré et focalisent toujours l'attention sur ce coin d'Europe excentré. Ne sont-ils pas que des arbres cachant la forêt (et la forêt, on connaît ici...) ? Où sont les Finlandaises dans cette liste de « stars » ? Grâce au succès de son roman Purge, Sofi Oksanen s'impose, mais qu'en est-il de ses consoeurs ? C'est une des énigmes finlandaises à élucider...
L'économie ? Simultanément dynamique et endormie ! L'école ? En même temps exemplaire et fragile. L'écologie ? À la fois choyée et négligée... Et l'identité finlandaise : comment devient-on, est-on finlandais ? Comment se sent-on finlandais, si différent, face aux autres peuples ?
Lointains, distanciés, mystérieux, énigmatiques, les Finlandais gagnent à se révéler. À nous de bénéficier de leurs contrastes et contradictions et de cette dynamique naturellement produite par les extrêmes.
Jean-Pierre Frigo est un journaliste franco-finlandais ayant vécu plus de vingt ans en Finlande. Il a participé au projet « Finlande, une approche culturelle » et est l'auteur de Osteri ja ruisleipä, tentative de synergie gastronomique, et de Finnois express, guide linguistique accéléré sur la langue et la société finlandaises.
Céline Boyer, artiste photographe, a invité des personnes d'origines différentes à témoigner sur leurs ancêtres, leurs racines.La série de photographies Empreintes (publiée aux éditions Parenthèses en 2013) mêle le tracé cartographique de leurs origines au « portrait » d'une main à chaque fois unique. Emblématique, cette main personnifie la collection « Lignes de vie d'un peuple », centrée sur la vie réelle des gens. En couverture, la main de Pekka, 56 ans.
Pekka, 56 ans
Je suis originaire d'Oulu, une petite ville de Finlande située au bord de la Baltique, à 200 kilomètres du cercle polaire. Une ville universitaire relativement prospère, et calme jusqu'à l'ennui. En temps que jeune étudiant en architecture, j'étais devenu sensible à l'appel de la grande ville et aux possibilités sans fin de la vie urbaine. Mais il ne m'était jamais venu à l'esprit de m'installer à Paris, qui me semblait hors de portée, ne serait-ce qu'en raison de la barrière de la langue. Ma connaissance de la culture française se limitait aux films de la Nouvelle Vague et à la littérature classique, de Dumas à Camus.
Survint une rencontre avec une Parisienne, quelques allers et retours entre nos deux pays ; je me retrouvais en 1990 à Paris, jeune architecte boursier. Poussé par l'optimisme, le sens de l'aventure et un sentiment d'omnipotence, je me trouvais spectateur d'une vie que je ne comprenais pas et que je ne maîtrisais plus. Ce fut une bonne leçon d'humilité. J'avais cherché des défis à mon existence, jusque-là trop facile et sécurisée, et j'en avais là une bonne dose. Mais avec ce que les Finnois appellent sisu, cette ténacité dont ils sont si fiers, l'intégration se fit peu à peu et Paris devint « ma » ville, une métropole très stimulante, excitante et, par tradition, ouverte au monde entier, mais uniquement si vous avez quelque chose à lui apporter. Car Paris est comme une très belle femme, attirante mais impossible à courtiser.
Toute ma famille et mes meilleurs amis sont toujours en Finlande. J'essaie de garder un maximum de contacts avec eux. Je travaille aussi de plus en plus là-bas et, de manière générale, j'essaie de tisser des liens aujourd'hui trop rares entre ces deux pays.
J'ai toujours parlé finnois à mes enfants et ils sont tous bilingues, ce dont je suis assez fier. Nous allons souvent en Finlande et passons toujours nos vacances d'été là-bas sur notre bateau en bois, à rendre visite à des amis, s'amarrer dans des ports de plaisance ou explorer les îles sauvages de l'archipel finlandais. C'est une occasion d'enseigner à mes enfants l'amour de la nature, le respect de sa puissance et de ses colères. C'est un bon équilibre avec la vie parisienne.
