Collection(s) : Questions de société
Paru le 09/04/2012 | Broché 152 pages
Tout public
Si de récentes flambées de suicides au travail ont ému l'opinion publique et suscité des témoignages de toutes sorte, il reste à comprendre qu'elles sont le symptôme d'un dérèglement plus vaste, plus ancien, qui a commencé d'atteindre le métabolisme social dès le début de l'après-guerre pour ne cesser ensuite de se propager dans le contexte des mutations profondes de la postmodernité. Pour autant, on aurait tort de prêter à ce phénomène un caractère involontaire ou accidentel. Partant d'un terrain d'investigation qu'il a longuement étudié - le nucléaire -, Jean-Philippe Desbordes explore les volontés et stratégies managériales qui, depuis près de cinquante ans, ne cessent d'infiltrer le monde de l'entreprise pour mécaniser l'humain et plier ses "ressources" aux exigences d'un économisme de plus en plus prédateur, jusqu'au sein même de la fonction publique, c'est-à-dire de l'Etat. On trouvera donc ici, au-delà des drames singuliers ou des paroles alarmées, une analyse sur le long terme et des clefs essentielles pour comprendre le processus en cours.
Né en 1969 à Paris, Jean-Philippe Desbordes a été chargé de cours au pôle audiovisuel Charles-Cros (université de Marne-la-Vallée), puis à Reims. Depuis les années 1990, il est l'auteur d'un grand nombre de documentaires pour la télévision sur le monde du travail, ainsi que sur tout ce qui touche au nucléaire. Auteur de la grande enquête Atomic Park. A la recherche des victimes du nucléaire (Actes Sud, 2006), il est intervenu dans de nombreux colloques et manifestations. Par ailleurs, il a dénoncé le formatage du cerveau des enfants dans son essai Mon enfant n'est pas un coeur de cible (Actes Sud, 2007).