Collection(s) : Beaux-arts
Paru le 19/03/2014 | Relié sous jaquette 256 pages
Tout public
traduit de l'allemand par Jean Torrent
Vers 1430, le tableau et les notions d'art et d'artiste voient le jour dans les Pays-Bas en se dotant d'une esthétique dont le peintre est à présent le seul maître. Le tableau, « miroir du monde », devient le joyau d'une culture bourgeoise dont il accompagne l'avènement. Le portrait joue à ce titre un rôle singulier : il résout le conflit entre le vieil idéalisme de cour et ce nouveau réalisme, en les liant dans une vision plus large, « anthropologie peinte » qui proclame la double nature de l'homme, à la fois corps et âme.
Jan Van Eyck, Robert Campin, Rogier Van der Weyden, Hugo Van der Goes et Hans Memling portent d'un seul coup cet art encore tout enfant à son sommet. Un autre peintre viendra pourtant, qui confrontera le tableau à sa première « crise » : Hieronymus Bosch rompt l'illusion, le « miroir du monde » se métamorphose en reflet déformant, qui en met à nu les tromperies et les mensonges.
Hans Belting
Historien de l'art, professeur honoraire aux universités de Heidelberg et de Munich, Hans Belting a dirigé, entre 2004 et 2007, le Centre international de recherche en sciences humaines (IFG) de Vienne, avant de cofonder, avec Heinrich Klotz et Peter Sloterdijk, la Hochschule für Gestaltung (HfG) de Karlsruhe, à la fois école d'art et institut de recherche sur les nouveaux médias. Il a occupé la chaire européenne du Collège de France, à Paris, en 2003. Après avoir analysé avec acuité le culte des images médiévales (Image et culte, salué dès sa parution comme un ouvrage de référence) et la culture moderne de l'oeuvre d'art dans les Salons (Le Chef-d'oeuvre invisible), Belting adopte aujourd'hui le point de vue de l'anthropologie pour mieux souligner l'historicité des notions d'art et d'oeuvre d'art, autant dire l'historicité des images elles-mêmes, comme le montrent ses deux derniers ouvrages parus en français, La Vraie Image (2008) et Florence et Badgad (2012).