Collection(s) : La petite Vermillon
Paru le 18/05/2006 | Broché 430 pages
préface François-Jean Authier
«... Quand Mme de R*** posait ainsi pour de rapides croquis au pastel, cette exhibition était insolemment, délicieusement, provocante ; et même à l'époque où, retrouvant les croquis, j'ai entrepris cette toile, elle méritait le qualificatif d'érotique. À présent, l'universelle imbécillité, qui mêle tout, a confondu avec la grossière sexualité ce qui était un art essentiellement d'élégance, de raffinement, de sublimation. Bien entendu, il procédait de l'instinct sexuel, mais il le transcendait en mettant son objet hors de portée de l'action. L'érotisme est un transfert du matérialisme à la spiritualité, du réel au surréel ; une transformation du facile, du banal, en impossible. [...] Ce tableau, si je l'achève, ne représentera pas une femme réelle mais la féminité érotique dans sa surréalité. Un peu à la manière dont Restif voulait que son graveur, Binet, la représentât. Car l'érotisme ne change guère, ne vieillit pas, ne rajeunit pas. Il existait au temps de la Vénus callipyge, et les Grecs, les Phéniciens connaissaient le strip-tease. L'érotisme est né avec Ève. Comme la féminité virginale, la féminité maternelle, la féminité, etc. Ou bien avec Aphrodite. Il en porterait plus justement le nom. L'aphrodisme. Ou l'aphroditisme. Aphrodite anadyomène...»
Né le 25 janvier 1910 à Brive-la-Gaillarde, mort à Limoges le 27 juin 1988, Robert Margerit fut à la fois un journaliste fidèle et scrupuleux (rédacteur en chef, après la Seconde Guerre mondiale, du quotidien limousin Le Populaire du Centre) et un romancier prolifique : L'Île des perroquets, Le Vin des vendangeurs, Par un été torride, Le Dieu nu (Prix Renaudot 1951), La Femme forte, Le Château des bois noirs, La Malaquaise, Les Amants, La Terre aux loups. On lui doit aussi la tétralogie romanesque et historique de La Révolution (Grand Prix du Roman de l'Académie française 1963).