Collection(s) : Du monde entier
Paru le 24/01/1989 | Broché 148 pages
préface et trad. du portugais Michel Laban
Sur le chemin du cimetière où l'on va enterrer son frère, officier de l'armée portugaise tué par les guérilleros angolais, le narrateur est traversé par les souvenirs. Ils surgissent à chacun de ses pas dans les rues de la vieille ville de Luanda : son arrivée en Angola avec sa mère, le passé heureux et innocent dans le quartier populaire de Makulusu, l'exploration de la Caverne aux Sorciers où, toutes couleurs de peaux mêlées, les enfants font serment d'union.
Pris entre l'hostilité de la population blanche et l'indifférence du peuple africain, le narrateur subit les déchirements de la guerre coloniale. Pourra-t-il actualiser le serment de jadis, lui, le bilingue ? C'est ce bilinguisme, constitutif du narrateur, qui constitue aussi le récit.
L'histoire d'un pays et celle d'un homme se confondent. Raison et passion, blanc et noir, richesse et dénuement composent un chant funèbre qui est un chant de vie, écrit dans la langue du mélange et de la déchirure, de la réalité et du fantasme.
Né en 1935 au Portugal, José Luandino Vieira passe son enfance dans les bidonvilles de Luanda où ses parents, d'origine très modeste, ont dû émigrer. Condamné en 1961 à quatorze ans de prison pour avoir soutenu le mouvement de libération angolais, il est déporté aux îles du Cap-Vert ; c'est là qu'il écrit la majeure partie de son oeuvre - romans et nouvelles. En 1965, la Société des écrivains portugais est dissoute pour lui avoir décerné son Grand Prix.
C'est seulement en 1975, lorsque l'Angola acquiert son indépendance, que José Luandino Vieira peut regagner son pays. Il occupe alors, successivement, plusieurs postes officiels. Actuellement, il est secrétaire général de l'Union des écrivains angolais ainsi que de la Ligue des écrivains des cinq pays africains ayant adopté le portugais comme langue officielle.