Collection(s) : Parlons...
Paru le 01/01/2002 | Broché 248 pages
Public motivé
Le sénoufo en tant que langue n'existe pas. Ce qui existe, ce sont de nombreux parlers sénoufo parfois si éloignés les uns des autres que les Sénoufo eux-mêmes ne se comprennent pas. Le parler sénoufo proposé ici (nyènèrè) est utilisé au nord de la Côte-d'Ivoire, dans la sous-préfecture de Kolia. Fait unique en Côte-d'Ivoire : en partenariat avec l'O.N.G. Savane-Développement et le ministère de l'Education nationale Ivoirienne, le nyènèrè est, à titre expérimental, langue d'enseignement dans une école primaire de Kolia, de la maternelle au CE1 - le français étant introduit en douceur à partir du CE2. Par ailleurs, le taux d'analphabétisme de la région est très élevé. C'est pourquoi il est prévu un programme d'alphabétisation en sénoufo et en dioula. Les alphabétiseurs ont déjà été formés dans leurs langues respectives. La priorité sera donnée aux femmes. Le développement véritable de l'Afrique ne pourra pas se faire sans passer par les langues africaines.
Jacques Rongier, africaniste, a été enseignant et chercheur en linguistique au Togo, à Madagascar et en Côte-d'Ivoire de 1980 à 1998. Résident en Côte-d'Ivoire depuis 1993, il poursuit actuellement ses recherches sur les langues ivoiriennes (divers dialectes du sénoufo, dioula, avikam, agni, abouré, attié bodin, bèrè - parlé seulement dans deux villages-, etc.), et élabore les documents pédagogiques en sénoufo nyènèrè pour l'école expérimentale de Kolia.