Pétersbourg

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 367 pages
Poids : 560 g
Dimensions : 16cm X 23cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-8251-4065-9
EAN : 9782825140659

Pétersbourg

de

chez Age d'homme

Collection(s) : Classiques slaves

Paru le | Broché 367 pages

28.00 Indisponible

traduit du russe par Georges Nivat, Jacques Catteau | préface Pierre Pascal | postface Georges Nivat


Quatrième de couverture

Né en 1880, Andréi Biély fut avec Alexandre Blok un des chefs de file de la seconde génération symboliste en Russie. Mais son art de la métaphore, son écriture novatrice font surtout de lui un des maîtres du futurisme russe et de la «prose ornementale» des années vingt en URSS. En 1902, ce fils d'un célèbre mathématicien, lui-même étudiant en sciences naturelles, scandalise le public en publiant une insolite Symphonie dramatique. Comme Blok, il exprime dans ses vers le refus du «monde terrible», et l'appréhension du «châtiment». Les poésies de Cendres, simples et poignantes, furent inspirées par l'échec de la première révolution russe. Mais esprit universel, homme-orchestre prodigieusement doué, conscience perpétuellement torturée, Biély n'est pas que poète. Son roman La Colombe d'Argent (1910) est un récit incantatoire inspiré par «la face sombre» de la Russie, celle des sectes clandestines et sauvages.

L'oeuvre romanesque de Biély atteint son sommet avec Petersbourg, où l'obsession maladive de la «provocation» s'exprime dans un univers constructiviste qui ressemble à un labyrinthe. Le livre n'était pas achevé que Biély, esprit perpétuellement assoiffé, se convertissait à l'anthroposophie que venait de fonder un théosophe dissident, Rudolf Steiner. Avec une humilité monacale, il construit à Dornach, en Suisse, le «Temple de Jean». En 1916, il rentre en Russie par l'Angleterre. Il vit alors dans un monde obsessionnel et grotesque qui est décrit avec une minutie clinique dans les Carnets d'un toqué (1922). Comme Blok, Biély se rallia d'emblée à la Révolution d'Octobre, fondant le mouvement des «Scythes», saluant le retour à une féconde barbarie où il reconnaissait l'esprit du premier christianisme. Il publie un étrange petit livre, Kotik Letaiev, où il tente de recréer la perception et l'univers mythique du nouveau-né et du très jeune enfant. Il passe quelques mois à Berlin, en même temps que Gorki, avec qui il collabore à la revue Beseda, puis rentre en URSS. Émigré de l'intérieur, malgré ses efforts dérisoires pour aborder de nouveaux thèmes littéraires soviétiques, Biély s'enfonce dans la solitude de son labyrinthe. Trois tomes de mémoires, brillants, injustes et fulgurants font gesticuler devant nous toute la Russie du premier quart du XXe siècle. Un livre posthume sur Gogol maître écrivain est une pénétrante étude de l'univers du grotesque. A sa mort, en janvier 1934, le poète Ossip Mandelstam écrivit une suite étincelante de poèmes dédiés à ce génie inquiet et solitaire, qui avait provoqué en Russie une mutation du langage comparable à celle de Joyce en Occident, mais qui, muré dans son univers tourbillonnant, devait longtemps rester un des artificiers méconnus du XXe siècle.