Paru le 09/02/2002 | Broché 139 pages
traduit de l'arabe par et présentation Omar Merzoug
Abû Nuwâs a vécu une époque où la religion islamique, n'étant pas menacée, était disposée à transiger. On a bien du mal à imaginer aujourd'hui que cette œuvre poétique, d'une audace érotique, satirique et mystique sans égale, ait, à rebours de toute pruderie dévote, reçu les louanges des plus grands esprits de son temps.
Plus subversifs que jamais, les vers cinglants de Abû Nuwâs, à la gaité féroce et au tragique serein, semblent de nature à réveiller les peuples arabes de la torpeur morne où ils sont, pour leur malheur, engoncés. Mais aussi à entamer l'égocentrisme culturel occidental.
Abû Nuwâs est né vers le milieu du VIIIe siècle (de l'ère chrétienne), dans le sud-ouest de l'Iran. Poète d'ascendance persane, il écrivit toute son œuvre en langue arabe. On sait peu de choses de ce chantre du vin, du jeu et du libertinage, sinon que, fils d'une mère vivant de ses charmes et orphelin de père, ses mœurs dissolues et son hérétisme lui valurent par deux fois l'emprisonnement.
Omar Merzoug, docteur en philosophie et auteur d'une thèse sur Averroès, a collaboré à de nombreuses revues. Outre la traduction de ces Poèmes bachiques et libertins, il prépare actuellement pour les éditions Verticales une biographie de Abû Nuwâs.