Collection(s) : Cahiers de l'Hôtel de Galliffet
Paru le 01/06/2008 | Broché 237 pages
préface, choix, notes et traduction de l'italien par Muriel Callot, avec la collab. de Antonella Capra pour la traduction | postface Annamaria Andreoli | sous la direction de Paolo Grossi
En Gabriele d'Annunzio (1863-1938), le romancier a longtemps éclipsé le poète, dont l'oeuvre est en France, oubliée ne fût-ce que par manque de traductions, le dernier choix de poèmes remontant à 1912. Cette anthologie rend compte d'une poétique qui reprend les étapes d'une écriture fin de siècle dans les premiers recueils, et affirme ensuite l'originalité de celui qu'on appela «l'Imagnifico».
Des cinq volumes des Laudi (1903-1918), dont chacun porte le nom d'une Pléiade, une large place a été faite à Alcyone (1903), journal lyrique d'un été toscan dans une nature enflammée par le soleil de midi, baignée par les fleuves et la mer, où resurgissent nymphes et faunes - déjà évoqués dans le récit d'un voyage en Grèce (Maia). La mélodie de «La pluie sur les pins» alterne avec de fascinantes incarnations comme celle de l'Été dans «Stabat nuda aestas». L'équilibre entre «poèmes d'amour» et «poèmes de gloire» va se rompre dans les derniers recueils, où dominent célébration nationale et déclamation civique
D'Annunzio peut être considéré comme le dernier représentant de génie de la lignée des poètes qui ont vécu le mythe comme Éden perdu, rejoignant ainsi Leopardi, Hölderlin, Shelley ou Mallarmé.