Paru le 07/11/2019 | Broché 157 pages
Public motivé
traduit du portugais (Brésil) et postface par Julien Pallotta
Au tournant des années 1960, Pierre Clastres lance un défi à l'ethnocentrisme de la raison politique occidentale : et si les sociétés amérindiennes, accusées par les colonisateurs européens d'être « sans foi, ni loi, ni roi », ne manquaient de rien ? Et si elles formaient, plutôt que des sociétés « sans État », des sociétés « contre l'État » ? Toute l'oeuvre de Clastres va explorer les conséquences de ce changement de perspective. Dans cet essai, Eduardo Viveiros de Castro se propose d'interroger l'intempestivité de l'oeuvre de Clastres. Quels déplacements opérer dans cette pensée pour la réactualiser à une époque où les mouvements des peuples autochtones imposent que nous passions « du silence au dialogue », et où la crise environnementale globale suppose que nous reconsidérions nos manières d'habiter la Terre ? En faisant retour sur Clastres, Viveiros de Castro montre ce que l'anthropologie peut nous apporter en suivant la voie d'un « devenir- Indien » du concept et de la politique.
Eduardo Viveiros de Castro (1951) est un anthropologue brésilien. Les concepts de « perspectivisme » et de « multinaturalisme », auxquels ses recherches sont associées, ont contribué au renouveau de l'ethnologie américaniste.