Collection(s) : Psychanalyse et civilisations
Paru le 31/10/2018 | Broché 259 pages
Public motivé
Ce livre est une mise en perspective historique et réflexive de la pratique de psychiatrie publique de l'auteur, en Gironde, entre les années 1965 et 2005. Après un chapitre initial qui rappelle une célèbre confrontation épistolaire entre Freud et Binswanger, il en vient à ce qui s'est échangé - pendant les années 1965-1990 - entre les psychiatries universitaires de Bordeaux, Lyon, Marseille, Toulouse, Paris, et qui est la poursuite d'un débat complexe mais nécessaire entre psychiatrie, psychanalyse et phénoménologie.
À partir de 1970, avec ses différentes équipes - dans le dispositif de soins des patients psychotiques -, Jean Broustra a introduit de nombreux ateliers thérapeutiques d'expression qui favorisent la pratique de scènes pluri- et inter-langagières. Ces ateliers sont un tremplin qui rend possible une transitionalité entre approche phénoménologique et écoute psychanalytique, entre coprésences et transferts. Ceci est essentiel à qui prétend aborder le traitement des psychoses selon des modalités psychothérapiques et poïétiques. En témoigne la longue histoire de Judith, très grave schizophrène, dont le surpassement héroïque peut évoquer Hölderlin, Nietzche, ou Artaud.
Ancien chef de clinique de psychiatrie (université Bordeaux-2) Jean Broustra a dirigé un secteur de psychiatrie adulte à l'hôpital de Libourne en Gironde. Dès 1978, son livre Les schizophrènes s'intéresse à Antonin Artaud. Expression et psychose (ESF, 1987) concerne les ateliers thérapeutiques d'expression ; suivent L'expression-psychothérapie et création (ESF, 1996), Abécédaire de l'expression, l'atelier intérieur (Erés, 2000) et enfin Corps et Graphisme (Scriptures, 2015). Il a aussi présidé les ateliers de l'Art Cru (1986-2004) et Asphodèle-Les ateliers du pré (2007-2017). Il est actuellement président du groupe psychanalytique bordelais Trait pour Trait.