Sémantique des institutions arabes : du croire, du pouvoir

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 189 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-7053-3972-2
EAN : 9782705339722

Sémantique des institutions arabes

du croire, du pouvoir

de

chez Geuthner

Paru le | Broché 189 pages

Public motivé

24.00 Indisponible

préface Roshdi Rashed | avant-propos Eric Landowski


Quatrième de couverture

Le domaine politique dispute au domaine religieux la prééminence dans l'univers sémantique arabe. Si la question du croire domine l'un, celle du pouvoir domine l'autre... La résille de claustra choisie pour la couverture de ce recueil constitue une métaphore visuelle du travail entrepris ici. Les fragments ne s'y ajustent les uns aux autres qu'en raison d'un tracé régulateur qui les soutend, et s'étend à l'infini dans les deux dimensions du plan. Or l'univers sémantique de la langue est multidimensionnel, et sa résille demeure inconnue.
Manar Hammad

Le livre s'ouvre sur une analyse du terme « croire » et de la classe sémantique dont il relève. C'est dans le Coran, noyau théologique et juridique des institutions durant plus d'un millénaire, que l'auteur trouve le corpus linguistique à partir duquel il mène son enquête. Grâce aux instruments de la linguistique, et notamment les acquis de Greimas et de Courtes, il explore avec finesse et pertinence l'isotope « croire », dont il isole les invariants dans les institutions, tout au long de l'histoire de la civilisation islamique. Il ne s'agit pas d'une étude d'ethno-linguistique, ni de linguistique comparée, mais bien plutôt d'une archéo-linguistique à visée pour ainsi dire phénoménologique.
Roshdi Rashed

Ce livre est avant tout un éblouissant panorama sur la civilisation arabe et son histoire, du VIe au XVIe siècle, vue par un sémioticien dont le regard acéré et la puissance de synthèse s'allient avec la méticulosité du philologue et l'érudition de l'historien. Et c'est en même temps la réflexion d'un esprit directement partie prenante, par la langue et toute sa culture, à l'univers de pensée qu'il décrit à la fois de l'intérieur et avec le recul que lui apporte (ou lui impose) le recours à cette langue autre - ce « méta-langage » - qu'est pour lui le français. On retrouve là un peu la même posture que celle de son maître, Greimas, reconstruisant, lui aussi dans une langue d'adoption, les arcanes de sa propre culture et de sa langue maternelle à travers une étude non moins approfondie des mythologies lithuaniennes. La lumière que l'un et l'autre de ces sémioticiens en terre d'exil projettent sur le passé de leur terre d'origine nous aide à découvrir ou à mieux comprendre leurs sociétés respectives, l'une et l'autre si proches et pourtant, en général, si mal connues et, aujourd'hui, bien souvent, si scandaleusement diffamées...

Cette exploration, l'auteur la conduit d'une manière qui, méthodologiquement, tranche par rapport aux procédures habituelles. Si l'analyse conceptuelle qu'il entreprend à partir des lexèmes et de leurs dérivations évoque à l'évidence la démarche de Benveniste, d'ailleurs constamment cité (celui du Vocabulaire des institutions indo-européennes, ouvrage dont la dimension comparative est reprise ici à travers la confrontation entre deux langues principales, arabe et français, et plusieurs autres à titre accessoire), elle s'inspire non moins directement de la méthode greimassienne d'analyse sémique. Vient s'y ajouter une dimension dynamique essentielle grâce à l'attention constamment portée à la syntaxe interactantielle qui se cache « sous les mots » et fait de chacun d'eux, comme disait Greimas, le support d'un « petit spectacle ».
Eric Landowski

Biographie

Né à Beyrouth en 1944, Manar Hammad suivit des études de mathématiques, d'architecture et de sémiotique avant de s'engager dans la recherche et l'enseignement puis dans l'archéologie. Architecte DPLG et Docteur en sémiotique, il a publié plusieurs ouvrages de sémiotique de l'espace. Le présent volume reprend la quête entamée dans son livre intitulé « Aux racines du Proche-Orient Arabe » où il interroge les significations inscrites dans les expressions et les manières de faire au Levant.