Collection(s) : Armillaire
Paru le 26/09/2002 | Broché 203 pages
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L'œuvre de Pierre Bourdieu, disparu prématurément début 2002, n'a pas fini de marquer la recherche en sciences sociales, tant en France qu'à l'étranger. Mais, malgré sa notoriété, bien peu connaissent l'importance dans son travail théorique ultérieur de ses premiers travaux empiriques, menés en Algérie dans la seconde moitié des années cinquante. D'où l'intérêt de cet ouvrage, où le sociologue algérien Lahouari Addi revisite le corpus théorique de Bourdieu au regard de l'Algérie.
Il rappelle d'abord que Bourdieu s'est intéressé à ce pays dans une double perspective, sociologique et anthropologique, analysant d'une part les effets de la domination coloniale sur la société algérienne dans une perspective sociologique (avec Abdelmalek Sayad) et, d'autre part, en étudiant le village kabyle et sa culture dans une perspective anthropologique. Lahouari Addi démontre ensuite, de façon particulièrement éclairante, comment les concepts majeurs de l'œuvre théorique de Bourdieu (habitus, capital social, violence symbolique...) ont été forgés dans ces recherches fondatrices : pour lui, la Kabylie n'a jamais cessé d'être une référence paradigmatique pour montrer le caractère caché des mécanismes de la domination sociale et le fondement historique de la rationalité du discours économique dans les sociétés occidentales.
Lahouari Addi, professeur de sociologie à l'Institut d'études politiques de Lyon, est chercheur au CERIEP (Centre d'études et de recherches de l'Institut d'études politiques) et au GREMMO (Groupe de recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient). Il est notamment l'auteur, aux Editions La Découverte, de L'Algérie et la démocratie (1994) et Les Mutations de la société algérienne (1999).