Paru le 14/03/2012 | Broché 95 pages
Public motivé
Steinbeck et les Résistants du Jura
II y avait peu de chance que la littérature avant-gardiste américaine rencontre la France laborieuse de l'après-guerre, et encore moins dans les ruelles de Poligny, au creux du Revermont jurassien, « les entrailles de la France ».
Il y avait peu de chance que John Steinbeck, futur prix Nobel de littérature, partage un peu du quotidien (et des bons crus) de ces vignerons, chasseurs avant d'être « communistes ».
Et pourtant c'est bien ce qui arriva en mai 1952 grâce à l'enseignant Louis Gibey, ancien Résistant et naturellement anglophone qui, après avoir entretenu une amitié épistolaire, réussit le tour de force d'inviter son écrivain fétiche pour une halte improbable dans son ex-commune libre peuplée d'attachants Gaulois dont le penchant pour l'indépendance et la pensée libre n'était pas le moindre de leurs traits de caractère.
De ces conversations de caveau, il aurait dû ne rien rester, si Bernard Cabiron n'avait eu l'excellente idée d'enluminer cette rencontre incongrue sur fond d'agapes franchouillardes. Car le tintouin politico-médiatique qui s'ensuivit faillit bien enfouir à jamais ce joyau de la petite histoire littéraire.
Né en 1950 à Poligny (Jura), ex-professeur de lettres, Bernard Cabiron a publié une quinzaine d'ouvrages (poésie, contes, nouvelles, récits), et rédigé pendant vingt ans de nombreuses chroniques dans la presse régionale sur des sujets touchant à l'art ou au patrimoine. L'une de ses sources d'inspiration favorites est la mémoire collective - ce lieu où l'histoire finit toujours en légende - comme en témoigne ce livre écrit en hommage à l'auteur d'À l'est d'Eden, à la Résistance et à son pays natal.