Collection(s) : Et d'ailleurs
Paru le 04/03/2004 | Broché 205 pages
traduit du chinois par Alain Peyraube et Hua-Fang Vizcarra
Au lendemain de la guerre, la famine sévit à Taïwan. En échange de quelques livres de viande, la famille Lin unit Lin Shi au lubrique boucher de Chencuo. Les voisins ironisent : c'est fort d'être parvenu à troquer le maigre corps de la jeune fille contre des kilos et des kilos de viande. Jalousée pour les avantages alimentaires qu'est censée lui procurer sa situation, Lin Shi supporte stoïque les tortures que lui inflige son époux, Chen-le-tueur-de-porcs. Mais jusqu'où résistera-t-elle ?
Placé sous le signe de la mort et de la fatalité, Tuer son mari joue sous nos yeux une tragédie moderne : l'histoire d'une soumission et d'une révolte. Tendu comme un piège, ce roman emprisonne ses lecteurs, comme son héroïne, dans une spirale infernale. L'idéogramme d'un crime.
«Un roman d'une force et d'une violence étonnantes, dans la pure tradition naturaliste. (...) Li Ang donne à voir plus qu'elle n'explique. Pas plus que ses personnages elle ne fait de psychologie. La dénonciation n'en est que plus subversive, et l'on croit sans peine qu'elle a dérangé l'establishment taïwanais.»
Michel Braudeau, Le Monde
Âgée de cinquante et un ans, Li Ang a longtemps milité en faveur de l'indépendance de Taïwan et de la libération sexuelle. Tuer son mari, son premier roman, a obtenu en 1983 l'équivalent taïwanais du Goncourt. Elle a depuis publié un second roman. Le Jardin fourvoyé. Elle vit à Taipei.