Collection(s) : Lettres rondes et carrées
Paru le 25/02/2009 | Broché 161 pages
Sujet sulfureux et tabou auquel Jeanne Terracini ose s'affronter : un fils peut-il devenir le pire adversaire de sa mère et réciproquement, d'éloignement en éloignement, une mère peut-elle renoncer à l'amour maternel ? Incompréhension mutuelle, parfois jusqu'à la nausée.
Les personnages de ce récit, à mi-chemin de Franz Kafka et d'Albert Camus, tels des maillons isolés de la chaîne générationnelle, restent nimbés de mystère. Mais d'un mystère ordinaire, sans originalité, quelque chose qui vient de loin, peut-être de la Guerre, mais que la narratrice se garde bien de nous révéler. Une quête éperdue d'amour entre une mère et son fils se mine peu à peu d'une façon inexorable et impitoyable au point qu'ils se perçoivent comme des étrangers.
La grande romancière Jeanne Terracini partage avec Albert Camus, son contemporain et ami, l'univers en miettes d'après guerre où l'individu cherche à tâtons des valeurs. Tragique et nihiliste, il devient tristement opaque, étranger à l'autre, à soi-même, à ses parents, au lecteur.
Jeanne Terracini est née le 26 avril en 1911 à Alger dans une famille juive libérale. Elle a été l'amie d'Albert Camus et de Jules Roy. Elle a publié chez Edmond Charlot (également éditeur de Camus en Algérie) en 1946, Un enfant est mort ; en 1951, Chronique de l'Usure (Gallimard) ; en 1988, Bref séjour dans l'Eternité (Clancier-Guénaud) ; en 1996, Si bleu le ciel, si blanche la ville (Albin Michel). Elle vit actuellement à Rome.