Collection(s) : Histoire régionale
Paru le 31/10/2013 | Broché
Public motivé
collaboration Patrick Mille
On pourrait s'étonner d'un livre sur la vigne dans le Doubs et en Haute-Saône, deux départements qui n'en comptent plus que 200 ha actuellement. On sera moins surpris si l'on sait que les vignobles de ces deux départements, connus dès le Moyen Âge, s'étendaient sur 22 000 ha vers 1850, soit dix fois le vignoble actuel du Jura ; la seule commune de Besançon a compté jusqu'à 1 500 ha !
À partir du milieu du XIXe siècle, le sort s'acharne : le mildiou puis surtout le phylloxéra dévastent la vigne et la reconstitution, à peine commencée au début du XIXe siècle, est stoppée par la guerre de 1914-1918 qui emporte de nombreux vignerons et décourage ceux qui reviennent. Trouvant une vigne en friche ou en mauvais état, ils préfèrent changer de métier et partir. On allait ainsi vers une disparition presque totale lorsque, à partir des années soixante-dix, des hommes courageux, comme Henri Guillaume à Charcenne, et des associations enthousiastes à Champlitte et Vuillafans, entreprennent de reconstituer des vignobles. Outre cette reconstitution, le vignoble ancien a laissé des traces notables dans le paysage (murets, murgers, cabordes), ainsi que dans l'urbanisme de nos villes et de nos villages : maisons vigneronnes, demeures de bourgeois vignerons, châteaux comme celui de l'archevêque de Besançon, grand propriétaire de vigne, à Gy. La vigne s'inscrit donc encore dans le présent et son histoire n'est pas terminée !
Robert Chapuis a enseigné la géographie à l'université de Franche-Comté à Besançon, puis à l'université de Bourgogne à Dijon. Spécialisé dans l'étude des campagnes, il a publié, outre de nombreux articles, un livre sur les campagnes du Doubs Vers des campagnes citadines : le Doubs (1975-2005), ainsi que l'ouvrage Une vallée franc-comtoise, la Haute-Loue (Doubs).