Paru le 31/05/2000 | Broché 216 pages
Tout public
A l'heure où il ne reste plus rien de Grozny, capitale de la Tchétchénie - où on a pu vérifier les violations des droits de l'homme jusqu'aux crimes organisés, où les preuves d'attaques systématiques contre les civils sont données -, 300 000 femmes, enfants et vieillards se meurent dans des camps, et la guerre continue. Anna Politkovskaïa témoigne inlassablement.
Parus dans Novaïa Gazeta entre fin août 1999 et avril 2000, ces reportages sont le livre d'une guerre ; ils en démontent les ressorts et la logique, brossent le portrait impitoyable et tragique d'une armée russe à la dérive, en proie à une haine raciste à l'égard des Tchétchènes ; de fonctionnaires cupides et complices ; d'une population civile - tchétchène, daguestanaise, russe - prise au piège de la guerre, traquée, martyrisée, impuissante. Et, en filigrane, un portrait de la société russe et de son état. Les atrocités commises par les troupes fédérales conduisent l'auteur à poser une terrible question : les Russes sont-ils en passe d'accomplir un quasi-génocide ?
Anna Politkovskaïa, quarante et un ans, a reçu la Plume d'or (prix de l'Union des journalistes de Russie) en janvier 2000. Elle est célèbre pour ses reportages consacrés aux millions de gens en état de faiblesse parce qu'ils vivent dans une époque postcommuniste fertile en bouleversements géopolitiques et sociaux. Elle s'est fait leur porte-parole et dénonce les institutions et les fonctionnaires corrompus d'un régime qui n'a cure de ses citoyens. Ses articles témoignent de l'état de conscience du meilleur de l'intelligentsia russe.