Yves Beaunesne

Quatrième de couverture

Comment rendre compte de l'acte théâtral graphiquement ? Cette rétrospective de la collaboration en cours entre Guy Delahaye et Yves Beaunesne est une rencontre entre deux arts, la photographie et le théâtre, dans le créatif paradoxe de la fixation et du mouvement. Guy Delahaye a photographié tous les spectacles d'Yves Beaunesne, principalement en argentique. Cette fidélité est une rencontre. Entre l'art du théâtre, qui met en mouvement les mots, et l'art de la photographie, qui crée une image de ce mouvement. Spectateurs de théâtre, amoureux de la photographie, étudiants et chercheurs en théâtre (re)découvriront à travers la restitution de cette fidélité un des très grands photographes du spectacle vivant et un metteur en scène qui est invité sur les plus grandes scènes francophones depuis plus de 20 ans.

Cet ouvrage d'art est un dialogue entre notes de mises en scène et photos des spectacles. D'immenses actrices et de talentueux acteurs de notre temps sont à travers ces pages surpris et magnifiés dans leur jeu. Chaque photo dans son décor et sa lumière est ici incroyablement chargée des mises en scène de ces grands textes qu'ils ont interprétés.

Biographie

Guy Delahaye. Photographe

Né le 17 janvier 1943 à Tully, petit village de la Picardie profonde, non loin du bord de mer. où l'on parle la langue picarde la plus pure. Ne compte que des ouvriers dans son arbre généalogique et en tire une certaine fierté. Péripéties scolaires inénarrables et études accidentelles apres un séjour idyllique au sanatorium des étudiants, rue Boileau, à côté du Pont Mirabeau sous lequel coule la Seine (Paris 16^e). Bifurcation d'études utiles vers des études futiles. Licence de lettres puis préparation d'une thèse de 3^e cycle sur « Villard de Honnecourt et l'architecture du XIII^e siècle en Europe ». Prend quantité de photos pour illustrer ladite thèse. Visite et étudie les cathédrales, abbatiales, églises, chapelles, oratoires, baptistères et cryptes d'Europe, puis abandonne ses études pour cause de différend avec son professeur à moins qu'il n'ait cessé de se prendre pour un intellectuel. Après un beau cursus de pion dans divers lycées, devient Conseiller d'Éducation pour pallier les pénuries pécuniaires dues aux activités susdites peu lucratives par nature. Premières photos de spectacles lors de l'ouverture de la Maison de la Culture de Grenoble en 1968. Divorce avec empressement pour se remarier avec à-propos et fabrique une fille photogénique. Abandonne l'enseignement le jour de ses quarante ans, comme prévu, le 17 janvier 1983. S'ensuivront un million et demi de photos sous forme de négatifs qui se transformeront en 450 expositions différentes, quelques livres, des centaines d'affiches, de programmes et de parutions diverses. A publie pratiquement dans tous les supports de presse sauf Minute par aversion et Play boy par omission. Aime le Coteau du Layon 1949 de Marie Plantagenêt (épuisé), le Château Petrus 1986 (introuvable), le Château Yquem, les vins de Loire. Moselle, Aquitaine, Alsace, Côtes du Rhône nord et sud, Jura, Bourgogne nord et sud, Espagne, Portugal, Chili ; Anne et Mathilde ; ses dix chats : Picasso, Mallarme. Paul Valéry, Robert Doisneau. Helmut Newton, Cartier-Bresson, Léo Ferré (liste non exhaustive). Professe une passion immodérée pour la chanson qui n'est pas anglo-saxonne. Coupable de faiblesses artistiques pour Yves Beaunesne, Patrice Chéreau, Georges Lavaudant, Pina Bausch, Joëlle Bouvier et Régis Obadia. Angelin Preljocaj, Carolyn Carlson, Ushio Amagatsu, Bob Wilson,Peter Brook. Se souvient de Kantor, de Didier-Georges Gabily. Continue « de nos jours », après quelques trahisons d'amis, trois saisies d'huissiers, à sillonner le monde en quête de ceux qui font le spectacle vivant et par qui la vie vaut d'être vécue. Guy Delahaye a réalisé plus de quatre cent cinquante expositions, illustré une trentaine de livres et publie des ouvrages sur Pina Bausch, Carolyn Carlson, Sankai Juku, Jean-Claude Gallotta et Angelin Preljocaj.

Yves Beaunesne metteur en scène, directeur de la Comédie Poitou-Charentes, Centre dramatique national

Après une agrégation de droit et de lettres, il se forme à l'INSAS de Bruxelles et au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris. Il signe, en novembre 1995, sa première mise en scène en créant au Quartz à Brest Un Mois à la campagne d'Ivan Tourgueniev, spectacle qui a obtenu le Prix Georges Lerminier décerné par le Syndicat de la critique dramatique. Il a mis en scène au théâtre Il ne faut jurer de rien d'Alfred de Musset au Théâtre-Vidy ETE à Lausanne, L'Éveil du printemps de Frank Wedekind au TNP-Villeurbanne, présenté ensuite au Théâtre de la Ville à Paris tout comme La Fausse Suivante de Marivaux. Au Théâtre National de la Colline, il a présenté Yvonne, Princesse de Bourgogne de Witold Gombrowicz, La Princesse Maleine de Maurice Maeterlinck, qui a inauguré la Grande Aula à Louvain-la-Neuve, Oncle Vania de Tchekhov et L'Échange de Paul Claudel. La Comédie-Française lui a confié Partage de midi de Paul Claudel et On ne badine pas avec l'amour d'Alfred de Musset. Il a mis en scène également Edgar et sa bonne et Le Dossier de Rosafol d'Eugène Labiche, Ubu Roi d'Alfred Jarry, Conversation chez les Stein sur Monsieur de Goethe absent de Peter Hacks, Dommage qu'elle soit une putain de John Ford, Le Canard sauvage d'Henrik Ibsen, Lorenzaccio de Musset, Le Récit de la servante Zerline d'Hermann Broch, Pionniers à Ingolstadt de Marieluise Fleisser, L'Intervention de Victor Hugo, Roméo et Juliette de William Shakespeare, qui a inauguré le nouveau Théâtre de Liège en octobre 2013, L'Annonce faite à Marie de Paul Claudel présenté aux Bouffes du Nord, le 6^e épisode de Docteur Camiski ou l'esprit du sexe de Pauline Sales et Fabrice Melquiot, Intrigue et amour de Friedrich Schiller pour les 120 ans du Théâtre du Peuple a Bussang, La Martine de Guy de Maupassant, Lettres à Élise de Jean-François Viot et Le Cid de Pierre Corneille. Parmi ses projets, l'on relèvera Ella d'Herbert Achternbusch, Le Prince travesti de Marivaux, Les Caprices de Marianne de Musset et L'Otage de Claudel. À l'opéra, il met en scène Werther de Jules Massenet et Rigoletto de Giuseppe Verdi à l'Opéra de Lille, Così fan tutte de Wolfgang Amadeus Mozart à l'Opéra de Versailles, Orphée aux enfers de Jacques Offenbach au Festival d'Aix-en-Provence, Carmen de Georges Bizet à l'Opéra Bastille. Il a été nommé en 2002 directeur-fondateur de la Manufacture - Haute École de Théâtre de la Suisse romande, qui a ouvert ses portes en 2003 et dont il a assumé la direction jusqu'en 2007. Il a été nommé en janvier 2011 à la direction de la Comédie Poitou-Charentes, Centre dramatique national.

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