Paru le 01/01/2004 | Broché 320 pages
Tout public
Depuis quelques années, Sarah part à la dérive et prie chaque jour, dit-elle, «pour que Dieu existe».
Six millions de Juifs ne sont pas morts dans les camps allemands, comme on le dit. S'obstiner sur cet énoncé, c'est pervertir le langage, les morts et les mots. Non ! Six millions de Juifs ont été traités dans les camps allemands où, d'ailleurs, on ne maltraitait pas : on traitait. Comme on traite le cuir, le bois, le minerai et autres matériaux.
À Auschwitz, c'est la mort qui a été assassinée.
L'auteur sait de quoi il parle : il a épousé la Choa. Sarah Sandel, est née et a grandi dans la ville d'Oswieçim, Auschwitz pour les Allemands, fille de Michaël Sandel et d'Esther, et soeur de Naphtali, tous trois traités à Auschwitz. Elle-même a passé trois ans dans un camp de travail où Mengele, un jour, caressa sa chevelure.
Encore un livre sur la Choa ? Un râle plutôt, d'encre et de papier, en guise de linceul, pudeur à renouveler chaque jour comme un dernier devoir à jamais inachevé. Comme leur mort.
En 1941, à Toulouse, Gabriel Roth comprend que ses ancêtres n'étaient pas les Gaulois : Vichy le lui souffle dans la nuque. En 1949, il s'embarque donc pour Israël. Tour à tour maçon, mineur dans le Néguev, prospecteur de pétrole, il trouvera sa voie dans l'écriture : journaliste (en 1969, il lance au Bénin le premier quotidien de ce pays), critique d'art, traducteur, etc.
