Paru le 02/05/2005 | Broché 274 pages
Tout public
J'avais oublié la marche de la planète. Et il n'est peut-être plus vrai que «le peuple juif ne se comptera pas parmi les nations», comme dit la Bible. Comme les autres, mon peuple. Ou presque. On peut s'accrocher aux promesses de nos prophètes. Ou interroger l'Histoire. Elle me fait signe. Me dit que les deux grandes réalisations du 20ème siècle sont la Chine de Mao et l'État d'Israël. L'infiniment grand et l'infiniment petit. Mais la longue marche d'Israël aura duré deux mille ans. Cet Israël que j'aurai vécu et fécondé. Israël qui nous a fait tant pleurer. Tant fait rire. Israël où chacun des Roth peut dire: «J'étais là».
«Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage...» Ulysse, ou l'allégorie du retour sur la terre natale. Voyage sans fin. Une longue marche qui jamais ne finit. Comme Ulysse, je suis revenu dans mon Ithaque. Ma promise m'y attendait. Fidèle parce que Terre promise.
Un beau voyage: vingt siècles. Et j'avais vingt ans. J'ai parfois entendu le chant des sirènes, rêvé d'elles; je les entends jusqu'à ce jour; en différé.
Elles ont perdu leurs voix dans les années quarante. Et chantent souvent faux. Ou c'est moi qui n'ai plus l'oreille de cette musique.
Heureux qui comme Ulysse...
En 1941, à Toulouse, Gabriel ROTH comprend que ses ancêtres n'étaient pas Gaulois: Vichy le lui souffle dans la nuque. En 1949, il s'embarque donc pour Israël. Tour à tour maçon, mineur dans le Néguev, prospecteur de pétrole, il trouvera sa voie dans l'écriture: journaliste (en 1969, il lance au Bénin le premier quotidien de ce pays), critique d'art, traducteur, etc. Il a publié aux éditions l'Harmattan L'autisme au jour le jour - l'enfant épinglé et Choa mon épouse». Le rire de Job est son troisième ouvrage.
