Paru le 12/05/2010 | Broché 135 pages
Ce Maltraité de savoir vivre, Gabriel Roth le présentait volontiers comme un «ovni littéraire», et il avait raison. Difficile en effet d'étiqueter ce livre à mi-chemin entre aphorismes et récit, qui réussit l'exploit d'adopter des accents de mémorialiste, empruntant les sentes de l'humour et de l'autodérision et qui, à l'instar des grands moralistes, refuse l'eau tiède des jours et de se voiler la face.
Qu'on ne s'y trompe, au-delà de toute impression hâtive, ce Maltraité de savoir vivre est une ode à la vie et surtout à la lucidité, celle qui guide sa plume lorsqu'il écrit : «La vie est souvent moche. Mais vivre est tout de même rigolo - et parfois chouette. Je ne tiens pas tellement à la vie, mais encore bien moins à la mort.»
Gabriel Roth, en 1941, à Toulouse, comprend que ses ancêtres n'étaient pas Gaulois : Vichy le lui souffle dans la nuque. En 1949, il s'embarque donc pour Israël. Tour à tour maçon, mineur dans le Néguev, prospecteur de pétrole, il trouvera sa voie dans l'écriture : journaliste (en 1969, il lance au Bénin le premier quotidien de ce pays), critique d'art, traducteur, auteur. Il a publié aux éditions de L'Harmattan : L'autisme au jour le jour. L'enfant épinglé, journal poignant d'un père de fils handicapé ; Choa mon épouse. Je prie chaque jour pour que Dieu existe, ample et bouleversante réflexion-méditation centrée sur Auschwitz, ville où est née, a grandi Sarah, sa femme, et camp où elle a été enfermée ; Le rire de Job, saga d'une famille juive des Carpates à Israël en passant par la France de l'Occupation.
Gabriel Roth est mort le 1er septembre 2009