Paru le 07/11/2002 | Broché 148 pages
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étude de la langue Véronique Zaercher | sous la direction de Gabriel Conesa, Franck Neveu
En réponse aux critiques dont Gil Blas a été l'objet, on a montré, dès 1956, ses qualités de disposition (roman construit malgré une allure désarticulée), d'invention (roman de formation et d'ascension sociale) et d'élocution (virtuosité narrative, allégresse spirituelle et vivacité parodique).
Réintégré dans la sphère artistique, Lesage n'a pourtant pas acquis la stature des Challe, Marivaux ou Crébillon, malgré sa dénonciation, nourrie d'augustinisme cartésianisé, de toutes les poses esthétiques et morales égarant esprit et cœur et des artifices d'une poétique flatteuse. Ce roman ne dirait-il pas, lui aussi, la scission d'une conscience partagée entre un ancien idéal pastoral (Fénelon) et le réel inassimilable (tragique) de la mort ou dégradant (comique) de l'amour-propre ?
L'étude de la langue des livres I à III met l'accent sur la survivance des traits classiques dans la langue de Lesage, particulièrement au plan syntaxique, sur les problèmes linguistiques de la narration (points de vue, modalisations, temporalité) et sur les faits lexicaux, grammaticaux et stylistiques, relatifs à la figuration du monde.
Jacques Wagner, agrégé de lettres, professeur de littérature française à l'université Blaise-Pascal/Cerhac, travaille sur les rapports de l'esthétique et des idées dans la fiction classique. Il a notamment publié Lesage écrivain (éd. Rodopi, 1997).
Véronique Zaercher, agrégée de lettres modernes et docteur ès Lettres, est chargée de cours à l'université Nancy-II. Spécialiste de langue et de stylistique françaises, elle a publié en 2000, chez Droz, un ouvrage intitulé Le Dialogue rabelaisien - le Tiers Livre exemplaire.