Paru le 08/10/2013 | Broché 120 pages
Tout public
photographies Jacques Grison
Dans quelle mesure la puissance d'évocation d'un paysage de guerre, un siècle plus tard, outrepasse les lieux et les objets les plus visibles en éveillant un sentiment abyssal d'une atmosphère chargée de mort ? Les ruines encore présentes dans la nature ne sont pas perçues comme les vestiges d'un patrimoine, elles font écho à la voix des corps disparus. Ce que la nature donne à voir, c'est l'envers du carnage.
Durant l'été 1916, un poilu traumatisé raconte à André Breton, jeune médecin, comment il se mettait en position bien visible, hors de la tranchée, pour pointer de son index la trajectoire de chaque obus. Imitant un sifflement d'insecte, il semblait désigner au loin, où celui-ci allait atterrir.
Jacques Grison, photographe, a publié plusieurs livres dont Verdun 30 000 jours plus tard. Il nous a emmené sur les territoires meusiens qui le bouleversent depuis son enfance et nous a fait partager les visions sensibles des lieux de sa mémoire et de son imaginaire.