Collection(s) : Education et philosophie
Paru le 17/09/2010 | Broché 156 pages
Public motivé
traduction de Pierre de Changy | adaptation, introduction et notes de Bernard Jolibert | postface d'Amélie Adde
Les devoirs du mari
Publié quelques années après L'éducation de la femme chrétienne (1523), le traité intitulé Les devoirs du mari (1529) en est le complément immédiat. Rédigé à la demande d'amis très proches, il explique les principes d'une existence paisible, comment il faut se comporter si on veut vivre sagement, en bon chrétien certes, mais aussi en époux honnête. Ému par la dureté misogyne des temps, il invite les maris au respect, à la confiance et surtout à la tendresse.
À travers des conseils ponctuels, Vivès leur indique comment ils doivent se comporter avec leur épouse s'ils veulent en faire une alliée et une amie et non une esclave. Si Vivès ne rompt pas avec l'image traditionnelle de la famille patriarcale, fortement hiérarchisée, il en propose cependant une conception équilibrée. Si, dans le couple, la femme vient encore en second (modèle religieux et médecine humoriste obligent), elle n'est plus secondaire, loin s'en faut. Le mari a, lui aussi, des devoirs qu'il ne saurait oublier sans se méprendre.
Jean-Louis Vives (1493-1540) a laissé des traités sur la grammaire, la rhétorique, la religion, la politique. Il propose aussi une conception originale de l'éducation qui s'appuie à la fois sur une théorie probabiliste de la connaissance et sur une psychologie empirique. Selon lui, la nature n'est en rien une fatalité. Si tout homme fait partie d'une espèce déterminée biologiquement dans ses grandes lignes, il appartient à chacun de donner telle ou telle forme à son essence individuelle, c'est-à-dire de tenter de devenir un homme au sens moral. Cet être à la fois libre, raisonnable et responsable de sa vie devient un idéal à la fois pédagogique, politique et religieux. C'est à l'éducation de tout faire pour y conduire, que l'on soit homme ou femme. Et cela vaut durant toute l'existence.