Serie : Sociologie comparée du cannibalisme. Vol 3
Paru le 26/01/2013 | Broché 382 pages
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«Cannibale» est le premier mot à avoir traversé l'Atlantique d'ouest en est : cet ultime volume explore une Amérique qui représente pour l'anthropologie sociale un continent «à part», aux continuités et aux récurrences surprenantes. Des ethnologues ont subodoré une «idéologie panamérindienne» dans laquelle la conception de l'Autre entoure sa consommation de minutieuses structures rituelles. Du Brésil des Tupis aux Grands Lacs des Iroquois, du royaume aztèque aux civilisations andines, le thème confirme son rôle de révélateur des choix politiques primordiaux, ainsi que celui de porteur d'histoire.
Concluant ce tour du monde sur un sujet déstabilisant la rationalité occidentale, une discussion synthétique analyse les facteurs d'émergence ou de persistance d'une anthropophagie collectivement assumée. En ressortent les motifs inavouables de son incompatibilité avec une société qui s'efforce d'exercer un contrôle massif sur les hommes : le cannibale conserve l'individualité du vaincu, non le «civilisé».
Docteur en biologie et en ethnologie, Georges Guille-Escuret est chercheur au CNRS (Centre Norbert Elias, Marseille). Il a publié plusieurs essais en utilisant sa double formation pour préciser les relations nécessaires entre écologie et sciences sociales sur des thèmes porteurs d'équivoques significatives. Le cannibalisme était à cet égard un sujet crucial et symptomatique, et ce troisième volume conclut une recherche qui aura parcouru l'ensemble des sociétés humaines.