Collection(s) : Poètes des cinq continents
Paru le 23/07/2009 | Broché 116 pages
traduit par G. Valetti | révision de Franco Sganzerla | illustrations Jesus Marchante | photographies Patrick Dodinh
Nommer les visages de la douleur, quand revient l'instant de la trahison, quand arrive celui de la profanation.
Et nommer son visage ultime, le dévisager face à face, l'absence. Et cependant qu'ainsi nommée, elle ne soit ni une belle image, ni doux oubli. C'est ce qu'exige le destin, à l'invocation de la lucidité. Ici s'achève le cycle, et tu ne verras pas le refleurir des fleurs jaunes, attendu par le septembre ultime, la pause de novembre ; dans l'automne finissant.
Pourtant, il bat toujours le sang, et vibrent parfums, gestes, regards et mots échangés. Mais c'est désormais comme remémoration, tant ne donne à vivre que la révélation de la première fois. Tout se détache, rose après rose, et le rouge même du sang se retrouve dans la pure figure de la jeunesse, son invocation même et son apparition, gagné de rouille. Page après page, le livre se ferme et les poèmes de Pizzi sont, dans la vision, suspension du dire de l'adieu. Décomposition du temps de l'adieu, rémanence de l'oubli, qui appellent les présences les plus anciennes, sinon premières, lorsque le don poétique de soi aborde au mythe : Vierge voilée toujours promise, Eurydice...
Entre Jésus et Pan, ressourcé au dit mythique, Un adieu dans les choses, au-delà du manque perpétuel, rejoint la lyrique de la rédemption et du rachat.
Alors, en chant épiphanique, s'élève la lumière dans l'adieu.
G. Valetti
Gian Carlo Pizzi est né à Milan le 26 février 1950. Il s'est formé à la lecture de Pasternak, Endre Ady, Attila Jozsef, de grands poètes latino-américains et espagnols, Luis Cernuda, Rafael Alberti, Pablo Neruda, Cesar Vallejo, et du poète catalan Salvador Espriu.
Il a participé aux luttes sociales et révolutionnaires dans l'Italie des années 70.
Après la défaite, il a émigré au Mexique puis en France, à Paris où il vit actuellement. Ces derniers temps, il les a dédiés à lire Pavese, Rilke, Trakl et Celan dans la recherche d'un style capable de faire coïncider la poésie et la vie.
La demande fondamentale qui est politique avant d'être esthétique est celle de Hölderlin. Que font les poètes en temps de manque ?